Max Zorn

Max Zorn
L’observation d’un ruban adhésif peut parfois nous rappeler des souvenirs de type déménagements cauchemardesques ou paquets à défaire avec impatience et excitation ; mais si c’est Max Zorn qui regarde ce ruban adhésif, il y verra un outil fondamental pour raconter des histoires.

Max Zorn est un artiste hollandais qui ne se sert pas de pinceaux, de couleurs acryliques ou de peintures en spray. Les outils de travail de Zorn sont un banal ruban adhésif marron et un bistouri chirurgical.

Comme il l’a déclaré dans une interview à CBS, l’étincelle a jailli alors qu’il se promenait dans Amsterdam : « les lumières des réverbères sont très belles et rendent la ville particulièrement fascinante, j’ai alors pensé qu’elles étaient une toile encore inexplorée ». Zorn a donc commencé à expérimenter avec des matériaux différents suspendus aux réverbères, jusqu’à décider de travailler avec le ruban adhésif d’emballage.

Dans le tape art, la lumière est un élément fondamental : elle fait émerger les histoires et les personnages à travers les épaisseurs de ruban adhésif, leur confère suspense et dynamisme, les rend vivants. L’effet sépia créé par la rencontre de la lumière avec le ruban adhésif marron ajoute une patine nostalgique aux créations de l’artiste hollandais.

Zorn ne voulait pas travailler sur les murs ou sur les sols, mais « utiliser les lumières de la rue comme une galerie urbaine et se servir de l’atmosphère obscure de la nuit comme cadre de travail ».

Son art émerge « per forza di levare » (en enlevant de la matière) en citant Michel-Ange : Zorn applique de nombreuses épaisseurs de ruban adhésif sur des plaques transparentes qu’il rétro-éclaire avec des LED ou la lumière du soleil, en les appliquant sur les fenêtres de son atelier ; il les incise ensuite avec un bistouri, en enlevant les couches superflues de ruban adhésif, esquissant ainsi des personnages et des paysages.

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